Les stratégies au rami

En début de partie, en un seul coup d’œil

En un seul coup d’œil, vous devez connaitre vos orientations pour cette manche en cours. Vous avez trois choix de stratégies possibles : soit ne pas penser aux points, à la défense… et foncer tête baissée vers le rami quand vous avez un assez bon jeu ; soit atteindre les 51 points pour pouvoir étaler le plus possible de vos cartes avec un jeu moyen ; soit faire en sorte que votre main ne contienne que très peu de points quand vous allez compter vos points de pénalités, dans le cas ou vous avez une très mauvaise main. Attention, la qualité que vous vous êtes fait de votre main peut changer après quelques tours. Pensez aussi au Rami ultime si vous avez les cartes qu’il faut.

En milieu de partie, s’adapter

Vous devez aussi savoir ou est-ce que vous en êtes en milieu de partie, par rapport aux autres joueurs. Attention, des joueurs qui n’étalent rien peuvent aussi penser au rami ultime. Il faut savoir détecter ces cas, et agir en conséquence.

En milieu de partie, vous devez être en mesure de connaitre la stratégie de chaque joueur. Si des joueurs semblent par exemple affectionner les petites cartes et jettent les points, ils n’ont pas l’intention de jouer pour gagner. Si par contre, un joueur semble former des combinaisons sans étaler quoi que ce soit, il cherche peut être le bonus du rami ultime.

En fin de partie

Si vous croyez que l’issue du jeu a basculé, ayez en tête que la totalité de vos cartes sera convertie en points de pénalités. Il vous faudra donc à ce moment-là vous en débarrasser le plus possible, soit en les étalant si vous remplissez les conditions (51 pts), soit en échangeant les cartes qui valent plus par des cartes plus faibles.

Une carte : Deux fonctions

Si dans une partie de rami, vous avez par exemple  9 –  8 –  7 –  7 –  7, et que c’est le moment de défausser l’une de ces cartes, laquelle allez-vous choisir ? En d’autres mots, vous avez deux combinaisons qui utilisent la même et unique carte, et que vous ne pouvez finalement que garder l’une des deux combinaisons. Vous devez donc choisir.

Règle n°1 : Vous devez considérer la valeur de la combinaison pour l’étaler

Dans la règle classique, on ne peut étaler qu’à partir de 51 points. Nous avons ici le choix entre une combinaison de 21 pts et une autre de 24 pts. Il va de soi que si on avait par exemple 27 pts dans une autre combinaison (un brelan de 9 par exemple), il est de loin préférable de garder la suite de Pique et de défausser un 7 rouge.

Règle n°2 : Vous devez considérer l’utilité ou non des cartes restantes

Supposons qu’en réalité, vous avez  9 – 9 –  8 –  7–  7 –  7, et supposons que vous ne pouvez pas défausser ce 9 de Trèfle pour une raison ou pour une autre, vous garderez le brelan de 7, et vous allez défausser le 8 de Pique. Vous aurez ainsi dans la main un 9 de Trèfle et un 9 de Pique, pouvant devenir plus tard un brelan de 9.

Règle n°3 : Vous devez considérer la valeur en points de pénalités des cartes restantes

Il ne faut pas oublier que les cartes qui vous restent dans la main si un autre joueur gagne le rami, vous seront comptées en points de pénalités. C’est ainsi que défausser une carte plus importante en points est toujours plus intéressant. Dans notre cas, si on applique cette règle, il vaut mieux défausser le 9 de Pique, garder le brelan de 7, et n’avoir en main que le 8 de Pique = 8 pts de pénalités. Il est vrai que finalement, vous ne gagnez qu’un seul point, mais ce point peut s’avérer être déterminant plus tard.

Une carte : Double emploi

Il arrive très souvent dans une partie de rami de retrouver une carte qui peut servir à deux combinaisons.

Supposons la situation suivante :  6 –  7 –  8 –  8 –  8.

Avec ces cartes, vous pouvez soit garder le brelan de 8 et utiliser le 6 et le 7 de Pique ailleurs, ou les défausser, soit garder la suite de Pique, et laisser de côté les 8. Mais comment prendre une telle décision ?

Plusieurs éléments doivent être pris en compte :

Les cartes antérieures jouées par tous les joueurs

Le premier facteur qui peut influencer votre décision, c’est l’ensemble des cartes jouées avant. Parce qu’en réalité, si vous gardez par exemple la suite de Pique, vous pouvez toujours espérer jouer les 8 pour un brelan de 8, plus tard quand vous pouvez trouver un autre 8. Vous allez alors prendre en compte les autres cartes qui ont été jouées avant. Si la plupart des 8 sont passés, il vaut mieux garder le brelan de 8, et chercher à réaliser une suite de Pique avec le 6 et le 7 par exemple.

L’utilisation des cartes étalées

Toujours dans la même logique, supposons qu’en réalité vous ayez dans la main : 6 – 7 – 8 – 8 – 8 – 10. Dans ce cas, si vous gardez le brelan de 8, vous allez certes garder les Pique pour chercher à réaliser une suite de Pique, mais vous aurez aussi un 10 de Carreau devenu inutile. Alors que si vous gardez la suite de Pique, vous aurez 8 – 8 – 10 et vous aurez plus de chance de réaliser une nouvelle combinaison, avec les trois cartes qui travaillent ensemble.

Les points

Les points peuvent aussi jouer un rôle majeur. Pour être démonstratif, changeons notre exemple. Supposons cette fois que vous avez As –  2 –  3 –  3 –  3. Dans ce cas, si vous gardez le brelan de trois, vous aurez dans la main l’As et le 2 de Pique, qui à eux seuls valent 17 pts de pénalités (si un autre joueur gagne). Et pourtant, si vous gardez la suite de Pique, vous n’aurez que 6 pts (deux 3) dans la main après avoir étalé.

Le cas exceptionnel de la carte du milieu

Enfin, il existe un cas exceptionnel, celui où c’est quand la carte du milieu de la suite qui est en cause, comme dans cet exemple : 6 –  7 –  8 –  7 –  7.  Dans ce cas, sachez qu’il vaut mieux garder  7 –  7 dans la main, plutôt que 6 – 8. En effet, il est plus difficile de réaliser une combinaison avec les premières cartes que les dernières. Dans le second cas, vous ne gagnez qu’avez le 7 de Pique, tandis que dans le premier cas, vous gagnez aussi avec un 7 de Trèfle (en plus).

Des combinaisons qui s’entremêlent

Dans une partie de rami, si on avait deux Valets par exemple, il serait facile de réaliser une combinaison, en trouvant un troisième Valet. Cependant, pour maximiser nos chances, il vaut mieux aussi avoir par exemple un 10 de la même couleur que l’un de nos deux Valets, pour avoir encore plus de chances de réaliser une combinaison, soit dans ce cas, un brelan de Valet comme dans le premier cas, soit une suite dans la couleur du 10, avec un 9 ou avec une Dame.

Mais les meilleurs joueurs de rami vont encore plus loin (et compliquent parfois les choses), avec les cartes suivantes par exemple : D   – V   – V  – R  – R  – D .

L’avantage de compliquer ainsi les choses, c’est de multiplier  les chances de combinaisons.

En effet, on a la possibilité de réaliser :

  • Une suite de Cœur ave la Dame
  • Une suite de Pique avec le Roi ou le 10
  • Une suite de Trèfle avec l’As ou le Valet
  • Un brelan de Valet avec un Valet de Carreau ou un Valet de Trèfle
  • Un brelan de Dame avec la Dame de Cœur ou la Dame de Carreau
  • Un brelan de Roi avec le Roi de Pique ou le Roi de Carreau

Mais allons plus loin ! Vous avez surement remarqué que certaines cartes donnent plusieurs possibilités. S’il vous arrivait par exemple le Valet de Trèfle, vous avez le choix entre le brelan de Valet ou la suite de Trèfle. Comment choisir ? Le choix est simple, mais demande parfois beaucoup de réflexion. Raisonnez selon les cartes qui vous resteront dans la main.

Si vous choisissez le brelan de Valet, il vous restera dans la main D – R  -R -D , qui vous donnera une autre combinaison avec la Dame de Carreau, la Dame de Cœur, l’As de Trèfle, le Valet de Trèfle, le Roi de Carreau et le Roi de Pique, donc 6 possibilités.

Si vous choisissez la suite de Trèfle, il vous restera dans la main D – V   – V  – R , qui vous donnera une autre combinaison avec le Roi de Pique, le 10 de Pique, la Dame de Cœur, le Valet de Carreau, et le Valet de Trèfle, donc 5 possibilités.

Ainsi, le premier choix est plus logique. Il ne faut cependant pas oublier de considérer certains autres facteurs, comme les cartes impossibles à avoir (car ils ont tous été joués par d’autres joueurs), ou à moitié impossible (l’un a déjà été joué, mais il reste encore un exemplaire dans le jeu théoriquement vu que les cartes sont en double dans une partie de rami).